En août 2023 a commencé le projet le plus essentiel que j’ai jamais mené : l’écriture d’un livre.
Il parle de l’histoire de mon grand-père pendant la guerre.
Je retranscris ses souvenirs de l’époque et narre ce qu’ils racontent de lui. J’évoque aussi la résonance qu’ils provoquent en moi.
Ecrire est un drôle de processus et une aventure en soi !
Il existe un monde riche et insoupçonné entre l’idée et sa mise en œuvre.
A travers ces chroniques, je vous ouvre les portes de ces coulisses.
Le fil directeur : les souvenirs de mon grand-père
Dans ce livre, ma matière première sont les enregistrements de mon grand-père racontant ses souvenirs de guerre.
Il a toujours eu une excellente mémoire. C’est donc un récit riche et fourni.
Pourtant, en le passant à l’écrit, j’ai senti que je manquais d’épaisseur.
Les ellipses naturelles dans nos discours oraux devenaient des trous qui demandaient à être comblés.
Pourquoi ? Comment ? Où ? Quand ? De quelle façon ?
Ces questions ont commencé à fuser dans ma tête.
J’avais besoin de donner plus de corps au récit, broder subtilement l’arrière-plan, amener de la profondeur aux événements et aux protagonistes.
C’est ainsi que j’ai commencé à mener l’enquête !
Esquisser la dimension historique
Le contexte historique est majeur dans ce récit. Le climat de la seconde guerre mondiale est omniprésent.
Je n’ai absolument pas l’ambition d’un roman historique.
Mais les événements de l’époque ont tellement impacté le quotidien et orienté les trajectoires qu’il fallait que je me les approprie pleinement pour les distiller en toile de fond.
Ca tombe bien l’Histoire, j’adore ça! Notamment quand elle s’incarne dans des destinées précises.
Quelques données générales bien sûr : la mise en place et l’organisation de la Résistance, la genèse des Chantiers de jeunesse, les étapes de la Libération…
Puis j’ai très vite plongé dans l’Histoire locale.
J’ai creusé l’histoire des passeurs.
J’ai exploré “les Basses-Pyrénées dans la seconde guerre mondiale” (ouvrage de Claude Laharie).
Et, dans les archives de mon grand-père, j’ai mis la main sur cette pépite devenue introuvable sur le marché : « Orthez sous l’occupation », dédicacé de son auteur (Jacques Milhoua, un professeur d’histoire orthézien) en remerciement du témoignage de mon grand-père dans cet ouvrage.
Ce livre fourmille de détails et d’anecdotes sur la vie à Orthez entre 1939 et 1945 qui ont nourri mes descriptions.
S’imprégner des lieux du récit
Les souvenirs de mon grand-père nous embarquent dans divers endroits : Orthez et la campagne alentour, l’Ariège, l’Auvergne, Tarbes, Royan et les Charentes…
J’en connaissais certains, d’autres pas du tout.
Quand on décrit une scène, visualiser concrètement le lieu donne infiniment plus de détails et de subtilité.
Concernant la ferme familiale, il m’était aisé de projeter son récit dans ce cadre pour le rendre encore plus palpable.
La vie m’a amenée au Château de La Canière, je pouvais l’imaginer évoluer là-bas et décrire plus précisément la scène.
Alors je me suis attelée à visiter tous les lieux mentionnés.
Tout à coup, une anecdote qui tenait sur un paragraphe un peu sec se déployait sur deux ou trois pages savoureuses.
La magie du « vécu » !
Donner vie aux personnages
J’avais besoin également d’aller à la rencontre de mes protagonistes.
Difficile me direz-vous, vu qu’ils sont tous décédés !
Mais il existe d’autres façons de leur redonner vie.
D’un côté, il y a ceux que je n’ai jamais connus - la quasi-intégralité d’entre eux.
Mes parents en ont côtoyé un certain nombre. J’ai donc passé en revue avec eux l’intégralité des protagonistes. Je voulais a minima glaner quelques caractéristiques physiques, un ou deux éléments biographiques (âge, profession…).
Leur mémoire s’est avérée bien plus riche que cela. Il y avait des anecdotes, des habitudes, des traits de caractère.
Quelques photos et archives de l’époque aussi.
Toute cette farandole de noms s’animait devant nous. Il ne me restait plus qu’à capturer ce mouvement.
Puis, il y a mon grand-père que j’ai connu de son vivant. Mais nous ne sommes jamais vraiment dans le for intérieur des gens de notre entourage.
A force de travailler sur son récit et de mener cette enquête, j’ai eu l’impression d’entrer dans la peau du personnage. C’est devenu un jeu d’imaginer ce qu’il pensait ou comment il pouvait se comporter. Et de coucher tout cela sur papier.
Leur donner vie passait aussi par une autre dimension… Que je détaillerai dans la prochaine chronique !
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Génial