En août 2023 a commencé le projet le plus essentiel que j’ai jamais mené : l’écriture d’un livre.
Il parle de l’histoire de mon grand-père pendant la guerre.
Je retranscris ses souvenirs de l’époque et narre ce qu’ils racontent de lui. J’évoque aussi la résonance qu’ils provoquent en moi.
Ecrire est un drôle de processus et une aventure en soi !
Il existe un monde riche et insoupçonné entre l’idée et sa mise en œuvre.
A travers ces chroniques, je vous ouvre les portes de ces coulisses.
Le temps de la désertion
Mon grand-père a 20 ans en 1942.
A cette époque, c’est l’âge des chantiers de jeunesse – une sorte de service civique mis en place par le gouvernement de Vichy. Ils deviennent aussi un vivier de choix pour le STO (service du travail obligatoire) en Allemagne.
Par les vicissitudes de la guerre, son groupe se retrouve alors stationné dans les dépendances du château La Canière en Auvergne, bien loin de son Béarn natal.
Lui qui refuse catégoriquement de partir en Allemagne s’en évade une nuit de juin pour rejoindre ensuite la Résistance.
Le temps des pérégrinations
J’ai vécu dans différents lieux tout au long de ma vie : Pau, Bordeaux, Paris, quelques incartades à l’étranger…
Parmi eux, il y en a eu un passage en Auvergne. Le projet familial de quitter Paris couplé à une opportunité professionnelle de Laurent, et nous voilà, presque par hasard, à poser nos valises près de Clermont-Ferrand.
Nous sommes trois et demi à ce moment-là. Nous nous marions rapidement avant de partir, mais nous réservons la fête à plus tard. Après le déménagement, après l’arrivée du bébé !
L’année suivante, nous sommes les parents fatigués de deux très jeunes enfants. Laissons-nous du temps et reportons encore la fête !
Enfin, nous sommes prêts à l’organiser. Ce sera ici, près de chez nous, même si nous n’avons aucune attache en Auvergne. Notre brief est précis et délicat : nous avons besoin de loger sur place une centaine de personnes puisque tous nos invités viennent de loin.
Au moment où nous entamons nos recherches de lieux de réception, un château vient tout juste d’arriver sur le marché. A 15 minutes de chez nous. Et il a toutes les chambres dont nous avons besoin. C’est le château La Canière.
Le temps de la célébration
Le hasard mystérieux de la vie m’a amenée à organiser ma fête de mariage dans le « château de mon grand-père ».
Il n’était jamais revenu sur place, le voilà de retour à La Canière à 95 ans.
En une magnifique pirouette, la vie l’a fait partir d’ici en fugitif ; et le ramène par la grande porte en invité d’honneur au mariage de sa petite-fille.
Lors du cocktail, lorsque Laurent et moi prenons la parole pour accueillir et remercier nos invités, ma voix déraille quand je partage son histoire. Sous l’atrium majestueux du château, pendant un instant, les projecteurs sont braqués sur lui, l’ancien jeune muletier qui vivait dans les écuries et n’était jamais entré dans le château.
Cet épisode comme pilier de mes axes narratifs
La vie nous offre parfois des épisodes surprenants et troublants.
Cette boucle entre deux moments forts de nos trajectoires est revenue me hanter après l’arrivée de l’« idée ». Elle renforçait ma conviction que cette mission était pour moi.
Et elle m’invitait à jouer de ce lien si magique : lui rendre hommage, le célébrer et l’amplifier.
Cet écho entre nos deux histoires serait l’occasion d’explorer les résonances entre son parcours et le mien.
Je tenais là un axe narratif fort qui pouvait structurer mon récit.
Il suffit d’un simple clic pour partager ces chroniques!
Fais-les suivre à tous ceux qui portent un regard curieux et intéressés sur les coulisses d’un livre.
Quel incroyable cadeau de la vie en effet..
“Il ne savait pas qu’il y marierait sa petite fille…” (pour poursuivre la référence à Pagnol)