En août 2023 a commencé le projet le plus essentiel que j’ai jamais mené : l’écriture d’un livre.
Il parle de l’histoire de mon grand-père pendant la guerre.
Je retranscris ses souvenirs de l’époque et narre ce qu’ils racontent de lui. J’évoque aussi la résonance qu’ils provoquent en moi.
Ecrire est un drôle de processus et une aventure en soi !
Il existe un monde riche et insoupçonné entre l’idée et sa mise en œuvre.
A travers ces chroniques, je vous ouvre les portes de ces coulisses.
Les faire grandir dans ma tête
Avec l’arrivée de l’idée du livre, en juillet 2021, c’est comme si mon grand-père et mes arrière-grands-parents avaient mis le pied dans la porte de mon esprit.
Il ne s’est plus passé un seul jour sans que j’y songe.
Ils avaient discrètement mais sûrement colonisé mes pensées.
Alors, peu à peu, je me suis surprise à glaner des informations à leur sujet quand l’occasion se présentait dans les discussions familiales.
Une anecdote, une parole rapportée, quelques informations d’état civil. J’alimentais ainsi une sorte de bibliothèque à leur sujet.
Chaque nouvelle donnée faisait grandir et densifier leur présence en moi.
L’air de rien, à une époque où je n’avais pas encore écrit une seule ligne, ils ont pris de la consistance dans mon existence.
Dialoguer avec eux
Alors que mon projet n’était pas encore lancé, mais couvait de longue date, je sentais indistinctement que des pudeurs me freinaient.
J’ai eu l’idée d’écrire une lettre à mon grand-père. J’ai exposé tous mes ressentis autour de l’écriture de ce livre. Les élans et les blocages.
Cette lettre a participé à lancer le processus.
Par la suite, je me suis servie à d’autres reprises de ce procédé.
A certains moments, quand je patinais ou que je me dispersais, j’ai écrit à René (mon grand-père), à Ida (mon arrière-grand-mère) pour m’en ouvrir à eux.
Avec toujours cette impression de me sentir canalisée après coup.
Entrer dans leur scène
En menant l’enquête sur eux et sur l’époque, j’ai vu les pièces du puzzle de la toile d’arrière-fond s’emboîter de mieux en mieux.
Plus j’y pensais, plus j’élaborais des liens, plus j’écrivais et plus ma posture évoluait.
Je n’étais plus la spectatrice passive d’histoires maintes fois entendues. J’entrais dans la scène.
Les décors prenaient vie autour de moi, les différents personnages s’animaient.
Au point de me glisser dans leur peau. J’en arrivais à ressentir leurs émotions, capter leurs réflexions.
Mes principaux protagonistes gagnaient en épaisseur et en vibration.
Mêler nos existences
Eux et moi partagions un bout d’existence, en fin de compte !
Je suis naturellement devenue plus attentive à certaines dates-clés : anniversaire, décès ou moment phare de leur vie – comme le jour de l’évasion de mon grand-père.
Comme on peut consigner, par écrit ou mentalement, les anniversaires de nos proches, un tel calendrier se mettait en place dans ma tête. Je multipliais les occasions de leur adresser une pensée, de leur rendre un petit hommage.
Après avoir passé trois jours chez mes parents pour les besoins de mon enquête, j’ai eu envie spontanément de conclure le séjour en dégustant tous ensemble un “Russe”, un des gâteaux préférés de mon grand-père.
A travers ces menues attentions et ces pensées actives envers eux, j’ai l’impression de tisser un lien plus étroit. En retour, ils m’inspirent quand il s’agit d’écrire sur eux.
Finalement cela fait des mois et des mois qu’ils partagent activement mon quotidien. J’essaye de leur faire une place agréable à mes côtés. Et nous construisons ensemble ce magnifique projet !
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