En août 2023 a commencé le projet le plus essentiel que j’ai jamais mené : l’écriture d’un livre.
Il parle de l’histoire de mon grand-père pendant la guerre.
Je retranscris ses souvenirs de l’époque et narre ce qu’ils racontent de lui. J’évoque aussi la résonance qu’ils provoquent en moi.
Ecrire est un drôle de processus et une aventure en soi !
Il existe un monde riche et insoupçonné entre l’idée et sa mise en œuvre.
A travers ces chroniques, je vous ouvre les portes de ces coulisses.
Est-ce un hold-up de la mémoire familiale ?
Quelque chose me gênait à l’idée de prendre en main la narration des souvenirs de mon grand-père.
Je voulais épaissir le récit en racontant l’homme qu’il était. N’étant plus là pour témoigner, il y aurait forcément du subjectif venant de l’auteur.
En couchant mes mots sur papier, je risquais d’écraser par mégarde, chez les autres membres de la famille, l’effluve unique propre à leurs souvenirs.
C’est un peu l’impression que j’ai quand je vois au cinéma l’adaptation d’un livre. Ces images qui défilent sous mes yeux prennent forcément de la place face à celles qui avaient éclos dans mon esprit à l’origine. Parfois c’est regrettable !
Oui, mais ce livre est un super héritage !
Certes, j’entends que laisser une telle trace est d’une grande valeur.
Peu de familles peuvent se targuer d’un tel récit qui scelle la mémoire commune.
Je sais aussi que je ne parle pas que d’une seule et unique voix. Je suis allée glaner des bouts de mémoire chez les autres membres de la famille. J’ai opéré un vrai travail de documentation sur l’époque et sur les lieux du récit.
Pourtant une pudeur restait en moi face au risque de m’accaparer la mémoire familiale.
Plutôt que de l’ignorer, il était plus intéressant de la regarder droit dans les yeux et de l’accepter dans mon cheminement autour de ce projet et de l’axe narratif.
Sortir par le haut de ce dilemme
Et puis, un jour, j’ai vu les choses sous l’angle qui me réconciliait complètement avec l’idée que ce soit moi qui prenne en main ce récit.
La vie avait déjà posé un trait d’union incroyable entre mon grand-père et moi à travers le château de La Canière.
Je pouvais jouer sur cette boucle temporelle pour créer un ping-pong entre nos histoires.
L’entendre raconter ses souvenirs provoquait des résonances intimes en moi.
En parler et les développer était une façon de créer de multiples autres traits d’union entre sa vie et la mienne.
Ainsi ce livre prenait naturellement une tournure plus personnelle, faite conjointement de ses souvenirs et des réflexions que j’élaborais, à partir d’eux, dans ma vie actuelle.
Il est toujours possible que j’envahisse de ma vision la mémoire des autres. Mais j’apporte aussi de nouvelles pistes pour qu’ils questionnent en eux-mêmes ce qu’ils font de cet héritage intangible.
Et, au-delà de notre cercle familial, j’invite plus largement d’autres personnes dans cette approche !
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