En août 2023 a commencé le projet le plus essentiel que j’ai jamais mené : l’écriture d’un livre.
Il parle de l’histoire de mon grand-père pendant la guerre.
Je retranscris ses souvenirs de l’époque et narre ce qu’ils racontent de lui. J’évoque aussi la résonance qu’ils provoquent en moi.
Ecrire est un drôle de processus et une aventure en soi !
Il existe un monde riche et insoupçonné entre l’idée et sa mise en œuvre.
A travers ces chroniques, je vous ouvre les portes de ces coulisses.
Faire de la place
Dès la fin du printemps, une sensation de plus en plus tenace m’a envahie. Celle de faire de la place, encore plus de place pour le livre.
C’était comme un appel des tripes qui me poussait irrésistiblement.
Il se heurtait toutefois à l’écueil de la réalité : des engagements, des rendez-vous… Mais il n’a pas lâché. Je n’avais plus le choix que d’obtempérer.
J’ai négocié un délai avec mes tripes, le temps de fermer proprement certains sujets, d’en mettre d’autres intelligemment sur pause. L’été approchait, cette période serait propice pour me consacrer très largement à l’écriture.
Dès la première quinzaine de juillet, j’avais fermé les écoutilles sur tout ce qui était possible pour ouvrir encore plus grand les bras au livre.
En route pour un « été bulle »
A alors démarré ce que j’ai envie d’appeler un « été bulle ».
Un petit cocon resserré fait de mes proches, de mon univers, de mon livre. Une attention portée entièrement sur ces fondamentaux.
Peu d’interactions avec l’extérieur, pas de communication sur mon activité, un minimum de temps consacré à mes missions, pas de nouveaux projets ou nouvelles réflexions.
Dans ma bulle, j’étais bien, ancrée et confiante. Dès que mon esprit s’aventurait en dehors, brouillard et bourrasques le cinglaient.
Alors je suis bien restée calée dans mon « été bulle » et j’ai observé en moi deux mouvements comme un muscle en action.
D’abord, le temps qui s’étire pour s’inspirer, se ressourcer, profiter des vacances, faire circuler les idées.
Puis, ma concentration qui se resserre pour me faire avancer, organiser mon travail, enquêter, rédiger.
Et alors, concrètement, ces avancées ?
On ne le dira jamais assez : consacrer plusieurs jours d’affilée à la tâche est bénéfique pour l’efficacité. D’autant plus lorsqu’on a le loisir de s’isoler quelques jours hors de chez soi, comme je l’ai fait à la rentrée pour clôturer mon « été bulle ».
J’ai bouclé l’enquête historique. Une matière nécessaire pour étoffer la toile de fond du récit.
Je me suis attelée à broder délicatement ce contexte dans les souvenirs de mon grand-père. J’ai ainsi achevé le premier jet du récit de ses souvenirs contextualisé et étoffé, même si deux parties sur quatre méritent d’être remaniées.
Mon axe narratif laisse aussi une place aux résonances que son histoire provoque en moi. Je les ai en grande partie mises à plat, prêtes à être mises en mots et associées à la trame du livre.
Où j’en suis aujourd’hui ? Je crois que, tant que je n’aurais pas posé, le mot « fin » cette question me procurera toujours un peu d’embarras.
Non pas par manque d’appréciation ou fausse modestie. Simplement par difficulté d’apprécier précisément la profondeur d’itération que demande un livre. Imaginer une longue chevelure emmêlée dans laquelle il faut passer la brosse encore et encore pour la rendre flottante et soyeuse. Sauriez-vous prédire le nombre de coups de brosse ?
Il n’est pas tant question d’enchaîner les pages que d’y revenir, d’ajuster la structure, détricoter pour retricoter, polir ou étoffer. Et ainsi peaufiner la « mélodie » du livre.
La sensation des 80%
A cette heure, j’ai à mon actif près de 60 000 mots et 200 pages rédigés.
Mais vous l’aurez compris, ce ne sont que des chiffres.
Ce qui est plus parlant, c’est qu’à la fin de mon « été bulle », une perception s’est imposée : celle d’avoir accompli 80% de la tâche.
Après une longue ascension, je me voyais atteindre le haut d’un col et, pour la première fois, distinguer au loin la ligne d’arrivée.
Je ne serai pas en roue libre jusque-là. Il reste encore quelques belles côtes à grimper – ce sont les chantiers en cours que j’ai identifiés.
Je sais déjà que quelques parties seront ardues. Mais avec la perspective du bout du tunnel, je m’accroche avec d’autant plus d’ardeur.
Oui, ces 80% sont très symboliques : ils peuvent s’avérer être 60 ou 70% ; peut-être que terminer me prendra plus de temps qu’il ne m’en a fallu jusqu’alors.
Ces 80% parlent simplement de la sérénité éprouvée face à ce que j’ai déjà réalisé. Et quand je sens que mon esprit peut dorénavant embrasser d’un seul coup d’œil ce qu’il me reste à faire.
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Chapeau Sandra ! Ce projet, c’est une évidence ! Tellement hâte de te lire.